Que les 50 millions de personnes qui ont un jour mordillé l’oreille de Sophie la Girafe se rassurent : le jouet star des tout-petits « est fabriqué dans le respect absolu des normes européennes et mondiales, ainsi tous les rapports d'analyse, tous sans exception, attestent de cette conformité et prouvent qu'il n'y a aucun danger pour les utilisateurs ». C’est en tout cas ce qu’affirme la société Vulli dans un communiqué. Le fabricant du joujou qui squatte les berceaux depuis 50 ans a en effet tenu à rectifier le tir après les accusations portées par l’UFC-Que Choisir. A l’issue de tests relatifs à la toxicité des jouets, l’association de consommateurs s’est inquiétée de la présence de substances susceptibles d’être transformées en nitrosamines, cancérogènes probables ou possibles, dans certains jouets tels que l’emblématique Sophie la Girafe « pourtant destiné[e] à la bouche des enfants ».
Il y a bien des « traces de nitrosamines »
Un vrai coup de tonnerre à l’approche de Noël pour Vulli qui assure pourtant que les enfants ne courent aucun danger. Selon le fabricant, Sophie est fabriquée avec du caoutchouc naturel, issu de l’hévéa. En outre, « sur 50 millions de girafes vendues en France depuis sa création, nous n'avons jamais eu aucun problème », affirme Serge Jacquemier, directeur général délégué de Vulli dans Le Monde. « Nous dépensons des sommes inimaginables pour la sécurité de nos produits », précise-t-il. Il reconnaît néanmoins la présence de « traces de nitrosamines qui proviennent de la vulcanisation de la sève de l'hévéa par le procédé de rotomoulage ». « Cependant, ces traces sont très faibles et en dessous de l'exigence des normes européennes, assure-t-il. Elles ne remettent en aucun cas en cause la conformité du jouet préféré de bébé, Sophie la Girafe. »
Vers une réglementation renforcée ?
En tout, 30 jouets ont été passés au crible par l’UFC-Que Choisir. Malgré quelques éléments de satisfaction – l’absence de phtalates, formaldhéhyde, colorants azoïques, substances cancérogènes ou reprotoxiques interdites par la réglementation – l’association de consommateurs a pointé du doigt la présence importante de substituts de phtalates, qu'elle a identifiés au cours de tests dans certains jouets, dont la nocivité n'a jamais été officiellement évaluée. Pour autant, aucun des 30 jouets testés n’est contraire à la réglementation, a souligné l’association de consommateurs qui a donc demandé aux pouvoirs publics de renforcer la réglementation relative à la toxicité des jouets et a saisi l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) pour évaluer des substituts de phtalates trouvés dans les jouets testés et non encore évalués.