Les résultats de l'enquête périnatale 2010 menée par la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) viennent d'être rendus publics. L'occasion d'en savoir plus sur l'accouchement, la grossesse et les premiers jours de la vie en France aujourd'hui !

La grossesse et la naissance en 2010 : état des lieux

L'enquête nationale périnatale, c'est quoi ?

Depuis 1995, ces enquêtes permettent aux autorités compétentes d'avoir une vision globale de l'état de la naissance en France, de la grossesse aux premiers jours de bébé : suivi médical des femmes enceintes, âges moyens, catégories socioprofessionnelles, mais aussi pratiques médicales et état de santé de l'enfant... Les données recueillies permettent d'établir un plan de périnatalité.

L'enquête 2010 a porté sur 15187 femmes et 15 418 enfants, en France métropolitaine ainsi que qu'en Guadeloupe, en Guyane et à la Réunion, dans 553 établissements médicaux.

Le suivi de la grossesse et la santé des futures mères

Des femmes enceintes plus âgées et plus nombreuses en surpoids

L'âge moyen du premier bébé ne varie pas : 27,5 ans. En revanche, l'âge moyen au moment d'une seconde naissance ne cesse d'augmenter, puisque sur l'ensemble des naissance, 19% des femmes avaient au moins 35 ans !

Par ailleurs, la part de femmes enceintes en situation de surpoids augmente : 17,3% en 2010, contre 15,4 en 2003 (date de la dernière enquête périnatale).

Un meilleur suivi médical

Le nombre moyen d'échographies par femme en 2010 s'élève à 5 (contre 4,5 en 2003). Toutefois, les auteurs de l'enquête mettent en garde contre une possible surconsommation médicale, puisque 20% des femmes subissent plus de 6 échographies et 4% plus de 10 ! Pour rappel : 3 échographies sont prises en charge à 100% par la Sécurité Sociale.

45% des femmes ont bénéficié de 10 examens médicaux ou plus durant leur grossesse, contre 28% en 2003. Rappelons que 7 examens sont obligatoires et remboursés par la Sécurité Sociale.

Le gynécologue-obstétricien assure en majorité le suivi de la grossesse en 2010, suivi de la sage-femme hospitalière (39,4%), du médecin généraliste (23,8% des femmes) et de la sage-femme libérale (15,6%). Les futures mères font donc preuve de diversité dans le choix des praticiens.

73,2% des primipares (66,8% en 2003) et 28,5% des multipares (contre 25,1%) ont suivi une préparation à l'accouchement. En revanche, seuls 21 ,4% des femmes ont bénéficié de l'entretien prénatal du 4e mois de grossesse, mis en place lors du précédent plan de périnatalité.

Des recommandations de santé publique mieux suivies

Les futures mères fumeuses sont de moins en moins nombreuses. Plus de 80% d'entre elles arrêtent la cigarette dès le premier trimestre de grossesse. A noter : cette baisse est constante depuis 1998, témoin de l'impact positif des messages d'alerte sur la nocivité du tabac pendant la grossesse.

Bilan un peu moins bon concernant la "tolérance 0" en matière d'alcool : près de 20% des femmes enceintes déclarent avoir bu au moins une fois en sachant qu'elles étaient enceintes. Toutefois cette consommation reste très mesurée (moins d'un verre pour 75% des femmes interrogées). Là encore, les nouvelles normes de prévention semblent avoir été intégrées.

Plus de 40% des futures mères ont reçu une supplémentation en acide folique (vitamine B9). L'importance de l'acide folique dans le bon développement du fœtus a été mise en évidence au cours des dernières années : il permettrait notamment de réduire les anomalies au niveau du tube neural (syndromes de type Spina bifida).

Enfin, les futures mères sont davantage informées des différents examens de diagnostic de la trisomie 21 : mesure de la clarté nucale, dosage des marqueurs sériques (tri test)... Conséquence : on relève beaucoup moins d'amniocentèses qu'en 2003, notamment chez les femmes âgées de 38 ans et plus (de 61% à 43% en 2010).

Accouchement : moins d'épisiotomies, l'allaitement plébiscité

L'épisiotomie est en net recul : 45% des primipares ont subi une épisiotomie en 2010, contre... 71% en 2003 ! Une baisse importante qui prouve que les multiples recommandations (Organisation Mondiale de la Santé, Collège national des gynécologues et obstétriciens français, associations de patients) on été entendues !

60% des jeunes mamans allaitent exclusivement à la maternité. C'est mieux qu'en 2003 où elles étaient 55%, mais toujours "à la traîne" par rapport à d'autres pays européens (plus de 85% en Norvège ou en Suède, par exemple).

21% des accouchements se sont déroulés par césarienne, programmée dans 10,9% des cas ; par ailleurs 81% des mères ont bénéficié d'une analgésie péridurale ou d'une rachianesthésie. 22,7% des accouchements ont été déclenchés.

5,5% des naissances uniques et 43% des naissances de jumeaux ont eu lieu de façon prématurée.

2,3% des accouchements font suite à une FIV ; c'est autant que les accouchements après une grossesse obtenue avec un traitement à base d'inducteurs d'ovulation sans FIV. Au total, les naissances suite à un traitement contre l'infertilité se situent autour de 5% du total des naissances.

Etat de santé des bébés à la naissance

7% d'enfants ont un score d'Apgar inférieur à 8 au moment de la naissance.

Ils sont également 7% à devoir être transférés dans une unité spécialisée après l'accouchement, soit 1% de moins qu'en 2003. 14% de ces transferts se font dans un autre établissement que dans la maternité de naissance, ce qui est moitié moins qu'en 2003.

Publié le 28-10-2011 à 09:36 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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