Venir au monde trop tôt, avec un poids inférieur à 1 kg, c'est très loin d'être anodin. La maman de Souleyman nous raconte la bataille qu'a livré, et gagné, son tout petit bébé si courageux ! Un long récit très émouvant!

Grande prématurité : le combat de Souleyman et de sa maman !

"Tout a basculé le 7 juillet 2012. A ce moment-là, je suis enceinte de 28 semaines et 3 jours. Je suis déjà hospitalisée pour cette grossesse qui est à risque, puisque ma lors de ma précédente grossesse j'ai fais une crise d'éclampsie sévère. Cette fois-ci, pas d'éclampsie en vue, mais il faut surveiller car elle peut survenir à tout moment !

Césarienne d'urgence

Mon gynécologue avait décidé de m'hospitaliser car la croissance de mon bébé évoluait peu, donc il fallait surveiller. Le 5 juillet, ont m'injecte des corticoïdes pour la maturation des petits poumons de mon bébé. Le 6 juillet, seconde injection. Le 7 juillet, je me plains auprès des sages-femmes de ne plus sentir mon bébé bouger.

On me fait une échographie en urgence : le cœur de bébé bat, mais il ne bouge pas ! Il est midi, on me demande d'aller déjeuner pour qu'on puisse pratiquer une autre échographie dans l'après-midi. 16 h : nouvelle écho, bébé n'a toujours pas bougé et son cœur faibli !

Le professeur de l'unité se concerte avec les gynécologues du service, et là, ont m'annonce qu'il va falloir pratiquer une césarienne en urgence, car mon bébé ne tiendrait pas longtemps... On me descend donc au bloc.

J'ai très peur, je me pose beaucoup de questions en essayant de me convaincre que mon bébé ira bien. On me fais une rachianesthésie, je m allonge... Le 7 juillet 2012 à 18 h 56, mon bébé arrive. Je ne l'entends pas, je m'inquiète ! Je demande ce qu'il se passe.

L'équipe de réanimation pédiatrique est là. On me dit que mon bébé est en vie, mais qu'il est faible... On me laisse le voir, je l'embrasse, je pleure....

Mon bébé est si petit, il ne pèse que 850 grammes ! On essaie de me rassurer, mais rien n'y fait. On m'explique qu'il a besoin d'oxygène, car ses petits poumons n'ont pas fini de maturer. Et là, le cauchemar commence...

Vivre au jour le jour

Je demande à mon mari de rester auprès de notre bébé en réanimation et de me tenir informée de tout. Dés le lendemain matin, je me lève, les sages-femmes ne sont pas d'accord car ça ne fait même pas 24 h que l'on ma pratiqué la césarienne.

J'ai mal, mais rien n'y fait. On me demande d'attendre au moins le brancardier pour qu'il me transporte en chaise roulante, mais je n'ai pas le temps d attendre. Mon bébé est seul, je ne sais pas ce qu'il se passe!

Je m'avance dans le couloir avec cette douleur dans le bas du ventre, mais peu importe, mon fils a besoin de moi et j ai besoin de lui !

J'arrive dans le service de réanimation, on m'amène au box de mon fils. Et là, j ai du mal a le voir, je l'aperçois seulement, on m'explique qu'il est intubé car il ne peut pas respirer seul.

Je ne comprends pas tout ce qu'il se passe. Le chef du service réanimation vient me chercher pour m'expliquer l'état de santé de mon fils. Elle me dit qu'il est fragile, et qu'il faut vivre au jour le jour...

A ce moment-là, je ne l'écoute plus, je demande à rejoindre mon fils. J'avais bien pris conscience que je pouvais perdre mon bébé à tout moment. Mais rien n'y fait, je suis convaincue qu'il vivra, je reste tout le temps auprès de lui, je lui parle, je lui chante des chansons doucement et je lui répète une phrase constamment chaque jour : "Tout va bien et tout ira bien, je crois en toi mon bébé, je sais que tu es fort, maman est là et restera auprès de toi".

En néonatalogie


Mon bébé est resté pratiquement 2 mois en réanimation, intubé avec beaucoup d'oxygène et à forte pression. Il a été extubé, suite à une seconde cure de corticoïdes qui a fonctionné, le 28 août 2012.

Le jour même, il est transféré en néonatalogie. Et là tout change : mon fils n'est plus en couveuse car il sait maintenant réguler sa température seul comme un grand ! Dans ce service, ont me parle d'avenir, de demain, de la semaine prochaine : je pleure, j'ai tellement attendu qu'on puisse me parler d'avenir !  

Il restera 2 mois en néonatalogie et 4 mois à l'hôpital en tout. J'avais l'impression qu'on ne partirait jamais de cet l'hôpital ! Je voyais tout le monde partir, mais pas nous. Mais peu m'importe, au fond, je suis avec mon bébé et il est en vie !

Mon bébé est sorti de l'hôpital le 31 octobre, et là notre vie prenait un tournant : ça y est, enfin, c'est notre tour, nous allons enfin rentrer a la maison ! Aujourd'hui mon fils a 6 mois d'âge réel et 3 mois d'âge corrigé.

Il a toujours de l 'oxygène à la maison, mais depuis 10 jours, il n'en a que la nuit. Comme beaucoup de grands prématurées, il est bronchodysplasique (inflammation des poumons liée à la prématurité) ; il en guérira, il faut juste lui laisser le temps.

Il est plus fragile que d'autres bébés, je ne peux pas le promener pour le moment, ses seules sorties sont au CHU, chez le pédiatre ou la kiné, mais ce n'est rien.  Il m'apporte tellement de joie ! Il évolue, grandit et grossit. Le prénom de mon fils est Souleyman. Je suis si fière de lui, il a était très courageux !

Publié le 16-08-2013 à 09:16 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
Plus d'articles sur : #accouchement#premature#cesarienne#neonat#temoignage

Vous aimerez aussi

Vitry-le-François : fermeture de la maternité

Nouvelle fermeture d’une maternité de proximité : celle de Vitry-le-François, dans la Marne, fermera ses...
Lire la suite

Tendance : le maquillage pré-accouchement

Paraître sous son meilleur jour en salle de naissance ? Pour certaines, c'est vital ! Une nouvelle tendance...
Lire la suite

Ils se marièrent et eurent un enfant…À la mairie !


Lire la suite