L'AVAC, qu'est-ce que c'est ?
L'utérus après une césarienne
Lord d'une césarienne, on pratique juste au-dessus du col une incision horizontale de l'utérus, dans 90% des cas. Les fibres de l'utérus ont alors été déchirées pour laisser passer le bébé. L'utérus a ensuite été recousu, il reste donc une cicatrice. Votre utérus est désormais dit "utérus cicatriciel" et est dorénavant fragilisé.
L'utérus est composé de fibres musculaires longues, verticales, qui ont la capacité de se détendre énormément durant la grossesse, et surtout au cours de l'accouchement. Mais la cicatrice de la césarienne gêne cet étirement et fragilise les fibres. Un tissu cicatriciel ne peut s'étirer et peut ainsi provoquer une déchirure.
Une césarienne peut donc être un véritable traumatisme pour l'utérus. Et dans le cas d'une nouvelle grossesse, la question pourra se poser : si les causes de votre première césarienne ne sont pas permanentes (troubles de la coagulation sanguine, par exemple), un accouchement par voie basse est tout à fait envisageable.
Ce qu'il faut savoir:
- Un AVAC est difficilement praticable à domicile, en raison des risques de complication.
- Un déclenchement de l'accouchement est contre-indiqué en cas d'AVAC. En effet, les contractions très fortes et le travail rapide entrainent une fragilisation de l'utérus déjà soumis à rude épreuve et peuvent provoquer un risque de rupture utérine. L'équipe médicale optera plutôt pour un travail spontané.
- Afin d'éviter tout risque supplémentaire, on vous prescrira une radiopelvimétrie (mesure de votre bassin) ainsi qu'une mesure de l'épaisseur de votre cicatrice.
- Vous serez surveillée de près pendant le travail à l'aide d'un monitoring interne ou externe afin de vérifier si votre utérus tient le coup.
- Il est possible qu'après l'accouchement, le médecin ait recours à une révision utérine. Il s'agit de vérifier l'état de votre cicatrice, mais cet acte n'est pas automatique.
- L'AVAC n'est pas toujours réussi : on estime que 30% des AVAC se terminent par une nouvelle césarienne.
Il est primordial de parler de votre choix avec l'équipe médicale, car selon les établissements, un AVAC est plus ou moins considéré comme un accouchement "à risque" : tout dépend de l'expérience de l'équipe.
Lors d'un AVAC, le principal risque reste la rupture utérine : la membrane qui entoure le muscle, voire le muscle lui-même, se déchirent et peuvent entrainer d'importants saignements. Cette rupture est due à une forte sollicitation de la partie basse de l'utérus, celle incisée lors de la césarienne et qui porte la cicatrice. Lors d'un AVAC, cette partie va être fortement sollicitée et soumise à de fortes contractions.
Les conséquences de la rupture utérine sont plus ou moins importantes : hémorragie maternelle avec possible ablation de l'utérus en cas de déchirure très importante, souffrance du fœtus causée par les saignements qui ralentissent, voire stoppent le travail, décollement du placenta. Mais certaines ruptures restent incomplètes ou limitées. Dans ce cas, lorsque la déchirure ne mesure que quelques millimètres, l'accouchement peut être poursuivi par voie basse. Toutefois, en cas de rupture détectée, la solution reste la césarienne d'urgence.
Les avantages de l'AVAC
On évalue à 0,014% la mortalité pour cause de rupture utérine. Ce chiffre reste très faible.
Les bénéfices de l'AVAC sont nombreux. Il s'agit en fait des avantages d'un accouchement par voie basse : peu de pertes de sang, bonne récupération, peu de douleurs post-partum, pas de complications postopératoires, et un séjour court à la maternité. Et le meilleur avantage reste certainement celui d'avoir le sentiment d'être actrice de son accouchement et de vivre pleinement les minutes qui suivent la naissance !
Pour en savoir plus
- L'AVAC en détail sur le site de l'association Césarine.
- Gros plan sur la césarienne
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