Si vous attendez des jumeaux, vous entrez dans la catégorie des grossesses dites "à risque". Vous bénéficiez à ce titre d'une surveillance médicale rapprochée. En effet, une série de complications sont spécifiques à la grossesse gémellaire : naissance prématurée, hypertension artérielle de la mère, retard de croissance, et syndrome transfuseur-transfusé. Heureusement, une série d'examens, biologiques, échographiques et cliniques permettent de réduire ces risques. On fait le point.

Grossesse gémellaire : quels examens?

Un suivi régulier et adapté à chaque grossesse

Votre gynécologue-obstétricien sera votre médecin référent tout au long de votre grossesse. Il collaborera avec votre médecin traitant ou avec une sage-femme pour organiser votre suivi. N'hésitez pas à lui faire part des symptômes que vous ressentez (par exemple, une fatigue excessive) : l'interrogatoire clinique reste fondamental pour l'orientation du diagnostic.

Plusieurs critères influent sur le rythme des rendez-vous médicaux et l'intensité du suivi. Notamment les antécédents dans votre famille, vos antécédents personnels (avortement, fausse couche) ainsi que votre type de grossesse gémellaire, qui peut être de deux natures : soit vos jumeaux se développent avec le même placenta (grossesse monochoriale, avec une ou deux poches amniotiques), soit avec deux placentas distincts (grossesse bichoriale).

Le suivi médical des grossesses monochoriales est plus intense : les visites de contrôle chez votre médecin et les échographies sont plus fréquentes (deux fois par mois environ). La raison en est simple : ce type de grossesse gémellaire augmente le risque de survenue de certaines complications : fausse couche avant 5 mois ½, retards de croissance, accouchements très prématurés.

Grossesse gémellaire : des dépistages systématiques

De nombreuses pathologies rencontrées lors d'une grossesse gémellaire sont identiques à celles des grossesses simples.
Une série d'examens sera donc en tous points identiques, comme :

Trois pathologies dans le collimateur

Trois grands risques de complications sont plus étroitement surveillés dans une grossesse gémellaire : la prématurité (sachant que la grossesse est déjà plus courte, de 15 jours à trois semaines en moyenne), la toxémie gravidique (consécutive à la prise de poids et à une hypertension artérielle) et le retard de croissance intra-utérin. Ces problèmes sont souvent liés, d'où l'importance de mener des examens médicaux complémentaires.

L'échographie au cœur de la grossesse gémellaire

L'échographie occupe un rôle essentiel dans l'organisation du suivi des grossesses gémellaires.

Au premier trimestre de grossesse, c'est elle qui permet de déterminer le type de gémellité (monozygotie, dizygotie) et la clarté nucale des fœtus (dépistage de maladies chromosomiques et cardiaques). Elle donne la biométrie complète des jumeaux, une base pour surveiller leur courbe de croissance.
Elle permet ensuite de surveiller le bon développement des fœtus, et notamment de dépister le syndrome transfuseur transfusé (STT) dans le cadre d'une grossesse monochoriale biamniotique (un placenta, deux poches) : l'échographie met en évidence le déséquilibre du débit sanguin entre les circulations des 2 jumeaux. Cette complication peut-être à l'origine d'un retard de développement d'un des fœtus, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque.

Au troisième trimestre de grossesse, l'examen échographique permet de contrôler la vitalité, la croissance et la morphologie détaillées des fœtus. Ce qui facilite la détection de certaines malformations, notamment si vous attendez des "vrais jumeaux" (risque plus élevé chez les monozygotes).
A partir du 6e mois de grossessele rythme des échographies augmente : une fois par mois, ou une fois tous les 15 jours. A l'approche du terme de la grossesse, cet examen permet de décider s'il faut déclencher ou non l'accouchement de manière anticipée, en fonction par exemple d'un retard de croissance constaté chez un des jumeaux.

Les examens biologiques et cliniques

Le risque de toxémie gravidique est multiplié par 3 à 5 lors d'une grossesse gémellaire. Elle résulte d'un mauvais fonctionnement des reins. Cette complication est la conséquence de plusieurs phénomènes : surdimension de l'utérus, prise de poids excessive, albuminurie (présence de certaines protéines dans les urines), hypertension artérielle. Elle peut entraîner des risques d'hypotrophie des fœtus (vos bébés ne sont pas assez gros)
Les différents examens (cliniques, biologiques, échographiques) passés à intervalle régulier permettent de dépister une anomalie plus précocement et d'y remédier.

Publié le 01-03-2010 à 00:00 | Mis à jour le 10-10-2018 à 13:45 | Rédacteur :
Plus d'articles sur : #sante

Vous aimerez aussi

Des enfants sans dents de sagesse… Pourquoi, comment ?

Une étude publiée dans le journal de l’Association Dentaire Américaine annonce qu’il serait possible...
Lire la suite

Paludisme et grossesse : un ennemi mortel...

C’est une maladie dont on parle peu car relativement peu présente en France. Pourtant le paludisme continue...
Lire la suite

La pharmacie de base 6-18 mois : médicaments usuels

Petits bobos ou maladies bénignes, apprenez à être prévoyants. C'est le meilleur moyen pour garder son...
Lire la suite