Grossesse et handicap
Que vous soyez paraplégique, tétraplégique, blessée médullaire... votre handicap ne doit pas être un obstacle à votre prise en charge en cas de grossesse. Il va cependant falloir vous organiser, car il n'existe pas d'aides spécifiques pour votre cas particulier. Il va peut être falloir ne compter que sur vous-même, mais pas de panique, nous vous expliquons tout.
Pas de panique !
Dès l'annonce de votre grossesse, contactez au plus vite votre médecin personnel ou votre rééducateur. Il saura vous recommander l'une des rares maternités en mesure d'accueillir des futures mamans handicapées. Le cas contraire, il pourra servir d'interlocuteur avec l'équipe obstétricale qui ne connaît pas forcément les spécificités de votre cas.
Le mieux reste encore que vous ayez la possibilité de visiter la future maternité afin de vous habituer aux lieux et de vérifier si certaines infrastructures sont disponibles et adaptées à votre cas particulier.
Sachez aussi que le matériel de puériculture est conçu majoritairement pour des parents valides ; il va falloir que vous anticipiez vos achats afin de les adapter à la future chambre de bébé qui devra être fonctionnelle pour vous.
Votre grossesse
Vos principales ennemies sont les infections, de tout types, notamment les infections urinaires, auxquelles les sondages réguliers vous exposent. Pour les combattre, buvez au maximum, plus que d'habitude ! Et si l'infection apparait, ne paniquez pas : de nombreux médicaments peuvent la combattre et sont sans danger pour vous et votre bébé.
Durant votre grossesse, il faudra également faire attention aux escarres, qui peuvent être à l'origine d'infections diverses et variées.
Votre accouchement
Vos contractions seront tout aussi efficaces que celles des femmes valides : le principal souci se situe au niveau de leur perception. Selon votre lésion et sa localisation, vous pourrez plus ou moins percevoir vos contractions. En règle générale, les femmes atteintes au-dessus de D10 (vertèbre dorsale 10) ne sentiront pas les contractions ni les mouvements du bébé, tout comme celles pour lesquelles la lésion médullaire est totale.
Si votre lésion ne se situe pas trop haut, la péridurale sera votre meilleure amie ! En diminuant les contractures réflexes, elle prévient l'apparition d'une hyperréflexie autonome. En effet, ces pics brutaux d'hypertension, qui sont la réaction de votre corps à un stimulus violent, peuvent entraîner malaises et convulsions.
En cas d'absence de force musculaire abdominale et lors d'un accouchement par voie basse, l'équipe médicale aura recours à une extraction instrumentale de votre bébé (forceps, ventouse) et restera tout particulièrement vigilante à soulager vos points d'appui pendant l'accouchement (sacrum, talons) afin d'éviter les escarres d'effort.
Et en cas de lésion haute et de tétraplégie, les médecins pratiqueront une césarienne.
Le personnel
Le personnel de la maternité ne sera pas forcément formé pour recevoir une maman handicapée. Le mieux est que vous communiquiez afin de leur donner quelques consignes. Et pour ne pas créer de malentendu ou de malaise, demandez à un proche ou à votre compagnon de rester auprès de vous tout au long de l'hospitalisation.
Pour en savoir plus
- Le forum de l'Association pour le Développement de l'Accompagnement à la Parentalité des Personnes Handicapées : ADAPPH