Grossesse et cigarette électronique : je peux, je ne peux pas ?
Grossesse et tabac, c'est tabou !
Fumer, c'est mauvais pour la santé, on le sait toutes ! Et lorsqu'on est enceinte, c'est pire. Sans vouloir remettre une couche de culpabilité à celles qui ne parviennent pas à arrêter, il est toujours bon de rappeler quelques chiffres et quelques faits :
- 22% des femmes enceintes fument au dernier trimestre de la grossesse ;
- Dans une cigarette, on ne trouve pas moins de 4 000 composants, dont du monoxyde de carbone, de l'acide cyanhydrique, des éléments radioactifs, des métaux... Sans oublier la nicotine ! Tous passent, à plus ou moins haute dose, dans l'organisme maternel et donc dans celui du fœtus.
- Le tabagisme altère la fertilité, notamment la qualité de la glaire cervicale.
- Fausses couches et grossesses extra utérines surviennent plus fréquemment chez les fumeuses dépendantes.
- Prématurité et retard de croissance intra utérin sont plus fréquents chez les bébés de mamans fumeuses.
Malgré ces informations connues de toutes, il n'est pas toujours facile d'arrêter de fumer en attendant bébé. Pour certaines, le déclic se produira dès la découverte du test positif ; pour d'autres, la grossesse, génératrice de stress, ne suffira pas. Quand, en plus, la culpabilité s'en mêle, le cercle vicieux se met en place !
Vapoter, c'est bon pour la santé ?
Les cigarettes électroniques sont en plein essor, et pas loin de passer pour être "la" solution à la dépendance tabagique. Ces systèmes électroniques à base de liquides aromatisés permettent de conserver le geste, et dans une moindre mesure le goût de la cigarette, tout en évitant à priori ses effets délétère pour la santé. "Vapoter" permet en outre de conserver une certaine convivialité liée à la fameuse "pause cigarette" ! Pour autant, qu'en est-il pour les futures mamans ?
En effet, les liquides utilisés dans les e-cigarettes sont à base de propylène glycol ou de glycérol (glycérine), des substances chimiques. La nocivité du propylène glycol, un solvant utilisé dans l'industrie, a déjà été démontrée au niveau des voies respiratoires ; quant à la glycérine, ses multiples usages (matières plastiques, anti-gel, lubrifiants...) laissent planer le doute sur ses effets à long terme. Les e-liquides contiennent également de la nicotine, comme les "vraies" cigarettes, dont le caractère très addictif n'est plus à démontrer...
On ne dispose d'aucun recul aujourd'hui pour évaluer l'éventuelle dangerosité de la cigarette électronique sur la santé ; mais une chose est sûre : du fait de la combustion et de l'ingestion de vapeur, il est évident qu'elle laisse quelques traces dans l'organisme...
Enceinte, je fais quoi ?
Fumer ou vapoter, that is the question? En réalité, il vaudrait mieux éviter l'un et l'autre. Dans l'absolu, on pourrait se dire qu'une cigarette électronique dégage moins de substances nocives qu'une cigarette classique (c'est en partie vrai), d'autant plus que des recharge de liquide sans nicotine existent. Toutefois, dans le doute, le mieux serait de s'abstenir !
Néanmoins, si arrêter totalement de vapoter vous semble insurmontable, voici quelques règles à suivre :
- On choisit toujours un liquide de recharge sans nicotine, ou, tout du moins, le plus faiblement dosé possible. Vous sevrer de la nicotine vous fera faire un grand pas vers l'arrêt définitif !
- On n'utilise que des liquides de recharge à base de glycérine naturelle à la place du glycérol, et on bannit le propylène glycol. Corollaire : toujours lire scrupuleusement la composition du flacon ! La liste des ingrédients doit être la plus courte possible. Idéalement, on évite aussi les arômes artificiels et les huiles essentielles...
- On se fournit avec discernement : préférez les dispositifs et les recharges vendues par des enseignes connues, et méfiez-vous des produits fabriqués hors Union Européenne, aux prix défiant toute concurrence...
- On planifie ses pauses "e-cig" et on en limite la durée : ce petit travail vous permettra de repérer à quels moments vous avez le plus besoin d'une "béquille" : après le repas, le soir, entre amis...
- Enfin, le plus important des conseils : parlez-en à votre gynécologue ou à votre sage-femme. Au-delà de l'écoute, ils sauront au besoin vous orienter vers un tabacologue ou un service de tabacologie. Ne les négligez pas : ils ne sont pas réservés qu'aux très grosses fumeuses, et personne ne vous y fera la morale ! Au contraire, vous y puiserez de précieux conseils qui vous permettront de reléguer la cigarette aux oubliettes. Croyez en vous, vous pouvez y arriver !