C'est la loi de bioéthique du 29 juillet 1994 qui régit le don d'ovocytes (ou ovules). Cette pratique permet de remédier à certaines stérilités ou peut être utilisée en cas d'anomalies (génétiques, chromosomiques) transmissibles de la mère à l'enfant. Faisons le point sur cette technique encadrée.

Gros plan sur le don d'ovocyte

En quoi consiste le don d'ovocyte?

Le don d'ovocytes est le transfert des cellules reproductrices d'une donneuse dans l'utérus d'une receveuse. Concrètement, on prélève des ovules chez la donneuse après une stimulation ovarienne, que l'on féconde in vitro par le sperme du compagnon de la receveuse. Un certain nombre d'embryons sont ainsi obtenus, puis congelés le temps de pratiquer sur la donneuse des examens pour s'assurer qu'ils seront viables.

Qui peut en bénéficier?

Selon la loi, la receveuse doit souffrir d'une pathologie de l'ovulation qui l'empêche de concevoir naturellement un enfant : absence d'ovulation, ménopause précoce, antécédent médicaux ayant entraîné une ablation des ovaires... Le don d'ovocytes se pratique également sur des femmes porteuses d'une anomalie génétique ou chromosomique qui freine ou empêche la conception d'un enfant viable et/ou la poursuite d'une grossesse sans risque pour elle ou pour l'enfant.

La receveuse doit :
- être âgée de moins de 39 ans,
- vivre en couple depuis au moins 2 ans,
- n'avoir aucun enfant vivant
- ne souffrir d'aucune pathologie de l'utérus empêchant une grossesse.

Qui peut donner ses ovules?

Une donneuse est une femme :
- vivant en couple,
- âgée de moins de 38 ans,
- mère d'au moins un enfant
- ne souffrant d'aucune pathologie.

Elle doit également être informée du protocole de stimulation ovarienne plutôt lourd qu'elle devra suivre. Ainsi, son consentement et celui de son conjoint sera exigé au début du protocole. Le don d'ovocyte est anonyme et gratuit.

Concrètement : côté donneuse

Dès la première consultation médicale au centre de don, on vous prescrira un certain nombre d'examens : prise de sang pour la détection d'éventuelles infections (SIDA, hépatites, cytomégalovirus...), analyse des chromosomes et  détermination du groupe sanguin, échographie pelvienne et frottis vaginal de contrôle. Lors de votre troisième jour de règles, on vous prescrira une prise de sang.

Ensuite, votre médecin vous fera passer un véritable interrogatoire ! Antécédents médicaux, présence ou non d'anomalies génétiques dans la famille... Il vous expliquera toutes les implications de votre don et ce qu'il faut savoir à propos du traitement. Il examinera aussi votre corpulence, votre rapport poids/taille, la couleur de vos cheveux et de vos yeux afin que votre don s'adresse à une receveuse avec les mêmes caractéristiques physiques que vous. A l'issue de l'entretien, vous et votre conjoint signerez un formulaire confirmant votre volonté, comme pour un don de sperme.

Si tous vos examens sont satisfaisants, vous commencerez un programme de stimulation ovarienne. Ce procédé consiste à injecter quotidiennement une dose d'hormones par voie intramusculaire ou sous-cutanée durant 10 à 15 jours.

Durant cette période, vous serez placée sous surveillance gynécologique, avec :
- des prises de sang régulières pour contrôler votre taux d'hormones et adapter la dose de vos injections (en moyenne tous les deux jours);
- des échographies pour contrôler la croissance des follicules, les futurs ovules. Le déclenchement de votre ovulation va dépendre de la qualité et de la croissance des follicules.
- Une dernière injection de gonadotrophine chorionique, une hormone particulière, environ 36 heures avant le prélèvement de vos ovocytes.

Le prélèvement de vos ovocytes est ensuite réalisé sous contrôle échographique et sous anesthésie locale ou générale, ce qui impliquera une hospitalisation de jour.
Ensuite, vos ovocytes sont fécondés très rapidement in vitro avec le sperme du conjoint de la receveuse. Une fois les embryons obtenus, ils seront congelés pendant 6 mois : c'est la période de quarantaine, rendue obligatoire par la loi de bioéthique.
A la fin de ces 6 mois, un nouvel examen sanguin vous sera prescrit dès qu'une receveuse se présentera, afin de confirmer que vous ne souffrez d'aucune maladie qui n'aurait pas été détectée en début de protocole.

Concrètement : côté receveuse

Après avoir vérifié que vous êtes bien éligible au don d'ovocytes, vous participerez avec votre conjoint à un premier entretien, pendant lequel votre médecin vous questionnera sur vos antécédents familiaux et vos caractéristiques physiques.
Si vous possédez une anomalie génétique, on procèdera à une enquête génétique plus poussée avec élaboration d'un caryotype, ainsi qu'à d'autres examens, tels que
- Prise de sang pour les deux conjoints,
- examen de la qualité de la muqueuse utérine (l'endomètre) chez la future maman, afin de s'assurer qu'elle est apte à la nidation,
- plusieurs examens du sperme pour le conjoint (spermogramme, spermocytogramme, spermoculture) afin d'évaluer son potentiel fécondant,
- un entretien psychologique.

Lorsque cette consultation sera passée, vous serez amenée à signer un document appelé "Demande d'inclusion dans le protocole de don d'ovocytes". Vous aurez ensuite un mois pour confirmer ou infirmer votre demande par écrit. Vous devrez également signer une attestation de consentement à l'assistance médicale à la procréation par don d'ovocytes (auprès du tribunal de Grande Instance de votre région ou devant notaire).
Et en attendant le transfert de l'embryon, vous devrez suivre un traitement hormonal dit "d'attente", destiné à préparer votre endomètre à le recevoir. Le transfert sera réalisé par les voies naturelles, à l'aide d'un cathéter et se déroulera aux environs du 14ème jour de votre cycle. Une prise de sang 12 à 15 jours après viendra confirmer ou non votre grossesse.

Quels risques ?

Les risques pour la donneuse :
- L'hyperstimulation ovarienne : les ovaires vont sur-réagir aux injections d'hormones, ce qui peut provoquer fièvre, maux de ventre, problèmes digestifs, apparition de kystes...
- Les effets secondaires à la ponction sont liés pour la plupart à l'anesthésie : maux de tête et fatigue sans gravité.

Les risques pour la receveuse :
- La durée et la lourdeur du protocole sont parfois difficiles à supporter, psychologiquement parlant.
- le suivi psychologique est primordial : n'hésitez pas à solliciter les médecins psychologues et psychothérapeutes de votre centre.

Le taux de réussite d'un don d'ovocyte se situe entre 25 et 50%.

Pour en savoir plus

Publié le 20-11-2013 à 11:22 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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