La césarienne extrapéritonéale, une naissance en douceur

Autour de 180 000 césariennes sont pratiquées chaque année en France ; à la clé, des suites opératoires parfois compliquées et un ressenti mitigé de la part des mères. Mais la récente technique de la césarienne extrapéritonéale pourrait bien révolutionner la pratique de cette intervention. Découverte.
La césarienne extrapéritonéale, une naissance en douceur
La césarienne extrapéritonéale, une naissance en douceur

La césarienne extrapéritonéale, c’est quoi ?

Parlons d’abord de la césarienne classique ! Pratiquée en urgence ou encore programmée, cette intervention bien maîtrisée au niveau médical consiste en une extraction chirurgicale du bébé hors de l’utérus. Pour ce faire, l’obstétricien va inciser la peau à l’horizontale sur une dizaine de centimètres un peu au-dessus de l’os pubien. Ensuite, il va également inciser de la même manière l’enveloppe des muscles abdominaux (l’aponévrose), puis le péritoine, qui recouvre les viscères. Il a ainsi accès à l’utérus qui est tout d’abord légèrement ouvert au bistouri, puis déchiré à la main pour faire passer bébé. Une fois celui-ci né, il est rapidement présenté à la maman puis emmené. Commence alors le travail de suture des différentes incisions. Durant tout ce temps, la femme est perfusée, anesthésiée localement (péridurale ou rachianesthésie) et munie d’une sonde urinaire.

Dans le cas d’une césarienne extrapéritonéale, la principale différence réside dans l’absence d’incision du péritoine, qui est une zone hyper-sensible ; à la place, le chirurgien le contourne tout simplement pour atteindre l’utérus. L’aponévrose est, elle, incisée verticalement, dans le sens des fibres musculaires. A la clé : des suites opératoires beaucoup plus simple et un meilleur confort pour les jeunes mamans !

La césarienne extrapéritonéale : ses avantages

Les mamans césarisées le savent : même si la naissance de bébé s’est déroulée au mieux, les suites de l’opération peuvent être très pénibles. Douleurs au niveau de l’incision, démangeaisons de la cicatrice, blocage handicapant du transit intestinal, maintien d’une sonde urinaire durant plusieurs heures, morphine… Et, au global, s’occuper de bébé ou tout simplement de soi est difficile !

La césarienne extrapéritonéale, beaucoup moins agressive pour le corps, limite tout d’abord l’inconfort : les douleurs post-opératoires sont minimes et du paracétamol suffit en règle générale à atténuer une éventuelle gêne. Par ailleurs, moins d’incisions signifie aussi moins de problèmes de mobilité : les femmes ayant bénéficié de cette technique peuvent se lever dès leur retour en chambre. Elles s’occupent de bébé sans problème, allaitent librement (puisqu’aucune médication lourde n’est nécessaire) et peuvent se doucher et manger très rapidement. Du fait de l’absence d’incision profonde, la peau est parfois suturée à l’aide d’une « colle » étanche et résorbable : pas de tiraillements ni de démangeaison ! Le transit intestinal n’est pas impacté par le traumatisme, ni par la médication anti-douleur qui a tendance à amplifier le phénomène.

Avec ces suites faciles, la durée du séjour en maternité est standard : 3 jours, voire moins si la maman en fait la demande ; l’intervention est possible en ambulatoire.

La césarienne extrapéritonéale : bientôt pour toutes ?

La césarienne extrapéritonéale serait-elle le futur de la césarienne ? Peut-être, mais pour l’heure, sa pratique reste confidentielle… Mise au point par le D. Denis Fauck, gynécologue-obstétricien en région parisienne, au milieu des années 1990, la technique peine à sortir du circuit des maternités privées. A l’heure actuelle, seuls une dizaine d’obstétriciens en France la proposent à leurs patientes. La raison ? Il faut se former, car cette technique diffère sensiblement de la méthode Cohen-Stark appliquée aux césariennes depuis une vingtaine d’années. Et c’est toute l’équipe entourant la parturiente qui doit être au fait des bons gestes : le chirurgien, bien sûr, mais aussi les sages-femmes, infirmières, anesthésistes… Autant dire que les professionnels de santé sont relativement réticents, par habitude mais aussi par manque de temps…

Certains médecins avancent également qu’aucune étude scientifique n’a prouvé que la césarienne extrapéritonéale apportait de réels bénéfices aux mères. Ils reprochent à la technique son aspect subjectif : on ne se baserait que sur les ressentis des femmes ayant vécu cette intervention pour appuyer son côté « révolutionnaire » … Bref, il faudra probablement attendre encore quelques années avant que le césarienne extrapéritonéale ne devienne, peut-être, la norme !

Publié le 13-10-2017 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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