L'épisiotomie et le « point du mari » : qu'est-ce c'est ?

Le terme de violences obstétricales est désormais présent dans les médias. La parole des femmes se libèrent et on s'interroge désormais sur les épisiotomies qui sont faites sans prévenir, les multiples touchés vaginaux qu'on les femmes pendant leur accouchement...Mais un terme reste parfois un peu obscur et réfuté par certains médecins. Il s'agit de ce qu'on appelle « le point du mari ». On fait le bilan sur ce terme et sa réalité.
L’épisiotomie et le « point du mari » : qu’est-ce c’est ?
L’épisiotomie et le « point du mari » : qu’est-ce c’est ?

Le « point du mari » se pratique, selon les femmes qui ont témoigné au moment où après une épisiotomie, le corps médical recoud la nouvelle maman. 

L'épisiotomie 

Une épisiotomie c'est l'incision chirurgicale entre 2,5 cm et 5 cm, qui est faite sur le périnée. Elle a pour but de faciliter le passage du bébé. L'épisiotomie permet d'éviter une déchirure grave. 44% des femmes qui accouchent en subisse une.

L'épisiotomie n'est pas un acte anodin, comme tout acte chirurgical. On parle de violences obstétricales lorsque, par exemple, les médecins ne préviennent pas la maman avant de la pratiquer. Et donc ne s'assurent pas de son consentement. 

Quelles sont les conséquences d'une épisiotomie ? 

La cicatrisation prend beaucoup de temps. La zone est extrêmement douloureuse, et rester assise trop longtemps est difficile. De plus, uriner, par exemple, donne d'énormes sensations de brûlures les premiers temps, obligeant les femmes à trouver des méthodes « maison » pour se soulager :  uriner sous la douche par exemple, et sécher la zone sensible au sèche-cheveux.

De nombreuses femmes se plaignent également de douleurs lors des rapports sexuels, plusieurs mois après leur épisiotomie. D'autres enfin, parlent de soucis d'incontinence urinaires les 3 premiers mois après la naissance de leur enfant. 

Ces conséquences ne sont pas toujours listées par les médecins. Ce qui pose à nouveau la question du consentement des futures mamans. Si on ne sait pas quelles sont les « effets secondaires » d'une intervention chirurgicale, il est compliqué de prendre une décision éclairée. 

L'épisiotomie est-elle utile ? 

C'est toute la question. Les médecins ne sont pas unanimes sur le sujet. Cependant, le CNGOF, le Conseil National des Gynécologues et Obstétriciens Français recommande de diminuer le nombre d'épisiotomies pratiquées en France, conseillant de passer de 44% à moins de 30%. L'OMS est plus critique. En effet, l'Organisation Mondiale de la Santé souhaite que ce chiffre soit de moins de 20%. 

Interrogé par Le Parisien, Benoit de Sarcus, chef de service de la maternité de Nanterre, maternité qui a réduit son taux d'épisiotomies à 2,5%, considère même que l'épisiotomie ne sert à rien. Il dit : « Il y a quinze ans, des études ont commencé à montrer qu'il n'y avait pas moins de déchirures chez les femmes qui avaient subi cette intervention. J'ai alors essayé de réduire les épisiotomies, et il n'y avait pas plus de complications à l'accouchement. Et surtout, c'est plus confortable pour les femmes, elles s'en remettent mieux ».

Peut-on s'opposer à une épisiotomie ? 

Oui, absolument. Peu de femmes le savent mais une loi, celle du 4 mars 2002, stipule qu'« aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment ».

Vous pouvez donc dire non à l'épisiotomie. Parlez-en avant l'accouchement à votre sage-femme ou votre obstétricien. 

Le point du mari, mythe ou réalité ? 

Le « point du mari » se déroulerait au moment de la suture après l'épisiotomie. Le médecin qui recoud, ajouterait quelques points de suture supplémentaire et totalement inutiles pour resserrer le vagin de la femme afin que son conjoint ressente plus de plaisir au moment des rapports sexuels. 

C'est une sage-femme, Agnès Ledig, qui en a médiatisé ce problème en 2014. 

Alors mythe ou réalité ? De très nombreux témoignages de femmes qui disent avoir subi le « point du mari » sont publiés sur les blogs ou les réseaux sociaux.

Mais difficile d'avoir des informations côté corps médical qui parle de « fantasmes » de la part des femmes ou de quelques cas isolés, rendant ce débat anecdotique. 

Un article du Monde cite, en 2014 Jean Marty, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France  : « La chirurgie est du domaine de l'art, on peut penser que certains médecins ont eu l'idée qu'en modifiant un peu leur façon de suturer, ils amélioreraient un peu la sexualité, et ça, ça ne nous choque pas »,

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