Motricité libre : grandir en liberté !

Guider bébé dans ses premières tentatives de déplacement, dans ses premiers pas, pour tous les gestes du quotidien qu'il ne maîtrise pas encore... Et si on lui faisait confiance ? La motricité libre met bébé au centre des apprentissages moteurs.
La motricité libre en pratique
La motricité libre en pratique

Les origines

Formalisé dans les années 1960, le concept de motricité libre est une invention de la pédiatre hongroise Emmi Pikler. Au départ, une constatation simple : chaque enfant se développe au plan moteur d'une façon génétiquement programmée, et est capable de franchir ces différentes étapes, de la position couchée sur le dos aux premiers pas, tout seul et sans l'aide de l'adulte. A la clé : une croissance psychomotrice harmonieuse, plus de confiance en lui et une plus grande aisance avec son propre corps.

Ces préceptes étaient au départ très audacieux pour l'époque : les tout petits étaient en effet largement guidés dans leur développement par l'intervention des adultes et par diverses croyances. L'utilisation de mobiles, "l'entraînement" à la marche ou à la position assise le plus tôt possible ou encore le port précoce de chaussures montantes et rigides étaient monnaie courante. En relâchant cette forme de pression mise sur l'enfant qui était censé grandir selon un calendrier fixé par les adultes, la motricité libre a séduit un grand nombre de parents.

La motricité libre  en pratique

Mais comment mettre en pratique concrètement ces principes ? On peut démarrer la motricité libre dès les tout premiers mois de la vie :

  • On évite de retreindre la mobilité de bébé

Cela signifie qu'on évite dans la mesure du possible les transats, qui bloquent l'enfant dans une position imposée et le contraignent à jouer uniquement avec ce qu'il a sous les yeux -l'ennui guette ! Réservez-le à des périodes bien déterminée : quand bébé fatigue de ses découvertes, ou encore au moment de la digestion.

  • Oui au tapis d'éveil !

C'est vraiment l'accessoire indispensable des débuts : le tapis d'éveil permet à votre bébé d'évoluer librement et en sécurité. Placez sur le tapis quelques jouets (pas trop, pour éviter qu'il se lasse trop vite), adaptés à son âge et à sa phase de développement. Votre tout petit se débrouillera pour aller les récupérer, jouer et expérimenter avec. Cette méthode lui permet d'acquérir seul et naturellement de nombreuses compétences : retournement dos-ventre-dos, ramper, travailler sa coordination œil-main et sa motricité fine pour attraper les objets... Évitez en revanche les arches avec des jeux suspendus, qui peuvent être une source de sursimulation et qui, en outre, ne favorisent pas vraiment l'exploration et l'action...

  • On intervient le moins possible

Durant ces sessions de découverte, hors de question pour vous d'aller faire autre chose : vous restez à proximité de votre bébé. Le but n'est pas d'intervenir : vous êtes présent.e surtout pour, éventuellement, "débloquer" une situation : il montre des signes d'énervement car il ne parvient pas du tout à atteindre un objet, il est coincé au milieu d'une tentative de retournement... Mais même dans ces situations, l'idée n'est pas de "faire pour lui" : rapprochez un peu le jouet convoité, mais ne lui donnez pas ; remettez-le sur le dos pour qu'il recommence son retournement, etc. Procéder de cette manière lui permet d'enregistrer une information capitale : il peut y arriver seul, même s'il faut pour cela s'y reprendre à plusieurs fois !

  • Pas de positions imposées

Bébé ne tient pas encore vraiment assis seul ? Ne le contraignez pas à prendre cette position sur son tapis, même en l'aidant d'un coussin d'allaitement par exemple. S'il ne sait pas s'asseoir seul, cela signifie également qu'il ne sait pas se sortir de cette position seul, et c'est très frustrant !

Les autres champs d'application de la motricité libre

La motricité libre, ce n'est pas uniquement des séances de tapis d'éveil : les mêmes principes peuvent s'appliquer à quantité d'actes de la vie quotidienne

  • Le bain libre

Pas de transat ni d'anneau de bain : pour votre bébé, le bain sera libre ! Dès deux mois, vous pouvez tenter l'expérience : allongez bébé sur le dos dans le fond de la baignoire, que vous aurez remplie d'un fond d'eau (le repère : le niveau doit arriver au ras des oreilles de bébé, sans qu'elles soient immergées). Libre de ses mouvements, le tout petit va pouvoir explorer son environnement. Éclaboussures à prévoir ! Bien entendu, un adulte reste obligatoirement présent durant ce moment.

  • L'acquisition de la marche

En motricité libre, on n'intervient pas dans l'acquisition de la marche : pas question par exemple de redresser votre enfant en le tenant par les mains pour le motiver à poser un pied devant l'autre. Se redresser en position debout, en s'aidant d'un mur ou d'un meuble, est une étape naturelle que votre enfant franchira sans avoir besoin d'y être incité. A partir de ce moment, à vous d'adapter son environnement : sécuriser les meubles, lui laisser des zones libres pour y faire ses premiers pas, etc. Pour les débuts à la maison, laissez-le pieds nus ou bien avec des chaussons souples en cuir, qui ne contraignent pas le pied tout en permettant à votre enfant de sentir le sol. Dès qu'il est suffisamment à l'aise pour marcher à l'extérieur, poursuivez sur cette lancée en optant pour des chaussures les plus souples possible. Bannissez absolument les chaussures rigides, avec contreforts, qui gênent le déroulé des orteils et privent bébé de sensations !

La motricité libre vous permet d'accompagner votre bébé dans son développement moteur, et lui permet d'être acteur de ses apprentissages. Une méthode pas si compliquée à mettre en place !

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