Le point sur...L'intolérance au gluten

En recrudescence chez les tout-petits, l'intolérance au gluten ou maladie cœliaque entraine de très forts désagréments pour bébé, pouvant aller jusqu'à la malnutrition. Comment en reconnaître les symptômes ? Quelles solutions pour soulager votre enfant ?
Le point sur…L’intolérance au gluten
Le point sur…L’intolérance au gluten

La maladie cœliaque, qu'est-ce que c'est ?

Prenons les choses dans l'ordre : le gluten, c'est quoi ? Il s'agit d'une protéine présente dans la farine de blé, de seigle, d'orge, d'épeautre, de kamut et d'avoine. Chez les personnes intolérantes, le contact entre le gluten et la muqueuse qui tapisse l'intestin entraîne une inflammation : la muqueuse est peu à peu détruite, l'intestin devient poreux et les nutriments ne sont plus absorbés correctement par l'organisme. C'est la maladie cœliaque. Les symptômes : diarrhées, ballonnements, fortes douleurs abdominales...

Attention : l'intolérance au gluten ne doit pas être confondue avec l'allergie ! Cette dernière a des effets immédiats (dès l'ingestion) et des symptômes très caractéristiques, comme des problèmes  respiratoires, des éruptions cutanées ou encore un œdème de Quincke.

L'intolérance au gluten peut, elle, apparaître longtemps après l'absorption du produit ; c'est ce qui la rend, dans un premier temps, assez difficile à détecter. Les scientifiques pensent aujourd'hui que des facteurs génétiques sont en grande partie à l'origine de son apparition : si l'un des parents est porteur du gène de la maladie, même en ne l'ayant jamais développée, l'enfant aura plus de risque de présenter une intolérance. On dit aussi que l'allaitement maternel ou encore une introduction tardive des céréales dans l'alimentation pourraient éviter son apparition, mais sans certitude.

Reconnaître les symptômes de la maladie cœliaque

On estime qu'1 enfant de moins de 12 mois sur 2 500 en France est atteint d'une intolérance au gluten. Le diagnostic est parfois relativement tardif, car les symptômes n'apparaissent que bien après l'introduction du gluten dans l'alimentation de bébé, via, la plupart du temps, des farines destinées au 2e âge (dès 4 à 6 mois). En règle générale, les premières prises ne posent aucun problème ; ce n'est que plusieurs semaines plus tard que les manifestations d'intolérance apparaissent.

Ne posez pas votre propre diagnostic, mais n'hésitez pas à consultez si vous constatez les manifestations suivantes chez votre bébé :

  • Une diarrhée persistante.
  • Un ballonnement important : l'abdomen de bébé est gonflé et douloureux.
  • Un changement d'humeur : votre bébé est grognon, pleure beaucoup à toute heure de la journée, manque d'entrain et de curiosité.
  • Une modification de l'appétit : il refuse la nourriture.
  • Dans les cas les plus avancé, une perte de poids et une fonte musculaire, accompagnés d'une stagnation des courbes de croissance et de poids.

L'intolérance au gluten entraîne un syndrome de malabsorption : les nutriments ne sont plus digérés, ils sont évacués directement par les selles. Il peut en découler une anémie, des carences en vitamines et minéraux, une intolérance au lactose associée, etc.

Le diagnostic définitif ne pourra être posé qu'à l'issue d'examens poussés : prise de sang pour doser certains anticorps et biopsie de l'intestin grêle, réalisée sous anesthésie. Le spécialiste de référence ? Le gastro-pédiatre.

Mon bébé est intolérant au gluten

Le diagnostic est posé : sachez qu'il n'y a aucun traitement contre la maladie cœliaque et que celle-ci est chronique, donc à vie. Le seul moyen d'éviter les symptômes et l'inconfort est d'éviter le gluten, tout simplement... Facile à dire !

Vous êtes toujours en période de diversification alimentaire : vous ne devriez pas avoir trop de difficultés, il vous suffit d'éviter soigneusement céréales, farines, pains et biscuits à base de blé, seigle, épeautre, avoine, kamut ou encore orge. On exclue également les pâtes. Tournez-vous vers les préparations infantiles estampillées sans gluten et restez vigilants, car même après l'éviction, le système digestif fragilisé de votre bébé reste très réactif.

En revanche, et si son âge le permet, à lui les légumes secs et les préparations garanties sans gluten à base de farines de riz, de châtaigne, de sarrasin, de millet, de maïs... Le quinoa est également une bonne alternative aux pâtes et change du riz (bonus : il ne constipe pas et est riche en fibres et en fer !). Evitez à tout prix les aliments transformés, aromatisés et non étiquetés « sans gluten ». Il se cache en effet dans de très nombreux produits, parfois inattendus, comme le chocolat ou les laitages aromatisés. La lecture scrupuleuse des étiquettes et la cuisine maison à partir de produits frais et bruts vont faire leur entrée dans votre quotidien. C'est à ce prix que votre bébé pourra vivre une vie normale.

Plus tard, en collectivité, vous devrez naturellement signaler l'intolérance de votre enfant afin que sa nourriture soit adaptée. Avec la recrudescence des cas et le développement d'une offre alimentaire « gluten free », cela ne devrait pas peser sur son bien-être. Et s'il avale du gluten par accident ? Il en sera quitte pour une grosse diarrhée... Il est important de le sensibiliser très jeune à son régime alimentaire particulier, mais sans exagérer la méfiance ; votre enfant sera très vite capable de gérer sa différence tout seul.

Avoir un enfant intolérant au gluten est aujourd'hui plus simple à vivre, car les alternatives et autres produits alimentaires adaptés sont nombreux. Toutefois, le régime sans gluten reste contraignant car la plupart du temps, c'est toute la famille qui doit l'adopter à la maison (pas de contact des ustensiles de cuisine avec le gluten, par exemple). Par ailleurs, cette alimentation a un coût, estimé à environ 170 € supplémentaires par mois et par foyer. Certains produits sont remboursables par l'Assurance Maladie : renseignez-vous auprès de votre médecin.

Publié le 08-08-2017 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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