Adelles, c'est l'auteur du blog pourmieuxattendre.fr. Mais c'est aussi une maman de jumelles qui s'y connaît rayon « nuits sans sommeil et épuisement parental » ! Avec l'humour qui la caractérise, elle nous raconte l'épopée du sommeil de Poite n°2, la cadette de ses jumelles... A lire sans modération !

La maternité est-elle soluble dans le manque de sommeil ?

A propos de l'auteur


Sur mon blog, je me surnomme Adelles, j'ai 35 ans et j'habite en région parisienne avec mon homme : le Homard (les fans de Friends me comprendront). Je suis aussi maman de jumelles (Poite n°1 et Poite n°2) nées le 22 juin 2011 à l'heure de l'apéro (histoire qu'il n'y ait jamais de doute sur leur filiation je suppose) à 33 SA (ce qui fait de moi aussi une maman de préma) et avec 4 minutes d'écart.
Bien avant leur arrivée parmi nous, j'ai créé mon blog la veille de la St Valentin 2010 (mon côté romantique), à l'époque où nous avons appris l'infertilité de notre couple. Petit à petit, j'y ai trouvé le réconfort qui me manquait pour traverser cette période douloureuse, beaucoup de compréhension et des rencontres fabuleuses.
Aujourd'hui, je continue d'écrire chaque jour ou presque, avec désormais bien d'autres sujets que l'infertilité comme thématique principale (même si j'en parle aussi, infertile un jour, infertile toujours).
Sur mon blog, c'est la vie fatigante, désespérante, énervante, angoissante et heureusement follement riche que connaissent toutes les mamans, racontée à ma façon : drôle un jour, éreintée le lendemain. Un blog garanti 100% vécu !  

 
Après cette période de l'été 2011 où Poite n°2 aimait torpiller le sommeil parental en nous réveillant 2 à 3 fois chaque nuit afin de contenter un besoin manifestement urgent de mâchouiller sa tétine Dodie vitesse 1, ma cadette a bien dormi jusqu'à ses 9 mois. Jusqu'à la mi-mars 2012 donc où cette enfant déjà facilement vexable la journée commença à aligner aussi les nuits difficiles.
Réveils hurlants, crises durant des heures, difficultés à trouver le sommeil seule, sa panoplie personnelle de désagréments s'est allongée rapidement, croissant à une vitesse inversement proportionnelle à la vitesse à laquelle ma patience nocturne diminuait.
Durant les 14 mois qui suivirent, je crois que le Homard et moi avons TOUT essayé pour tenter de retrouver des nuits sereines (Ok, J'AI tout essayé, le Homard lui, il a juste dormi tout ce temps-là).
Enfin non, c'est pas tout à fait vrai, nous n'avons par exemple JAMAIS rapatrié Poite n°2 dans notre lit (c'est le moment où vous nous trouvez admirables, là).
Ne vous méprenez pas, j'ai à de maintes reprises bondi de mon lit, la cerne palpitant au coin de l'oeil flappi, décoiffée et hululant sur un ton menaçant : "Là c'est plus possible, je la ramène !". Mais c'était sans compter sur le Homard, qui bien que drôle et généralement enjoué la journée se révèle un homme attaché à l'exclusivité dont il jouit sur son matelas à ressorts ensachés la nuit.

Tout essayé donc, allons-y pour la longue liste de nos tentatives nocturnes :
 
Essai n°1 : les compagnons de lit
Peluches, tour de lit matelassé, tissu imprégné de mon odeur, doudou et autres bouillottes ont petit à petit peuplé le lit de Poite n°2. J'ai arrêté la surenchère quand un jour, partant en voyage, un bagage entier a dû être consacré à la cour privée de sa majesté n°2.
 
Essai n°2 : l'homéopathie
Tout ce qui est vendu en pharmacie et dont le nom commence par calm, apais, tranquil ou nocto a franchi un jour les lèvres de Poite n°2. Sirop, granules à faire fondre durant des heures, voire même aérosols, Poite n°2 a été une enfant sur-médicamentée mais toujours parfaitement insomniaque.
 
Essai n°3 : les pédopsychiatres
Oui, LES pédopsychiatres car même en habitant la région parisienne, j'ai eu du mal à rencontrer un spécialiste acceptant de recevoir une enfant de moins d'un an.
Finalement, Poite n°2 a suivi une thérapie en deux séances avec Madame Sommeil, pédopsychiatre de son état. Poite n°2 sembla beaucoup apprécier ces séances qu'elle passa parfois longuement sur le genoux de sa propre thérapeute (j'ignore quelle serait l'opinion de Freud sur ce point).
Poite n°2, ayant hérité de son crustacé de père un caractère facétieux, nous fit croire au miracle en nous offrant 2 excellentes nuits, puis, en enfant constante et cohérente qu'elle est aussi, elle repartie de plus belle dans ses travers nocturnes.

Essai n°4 : les veilleuses
Probablement maraboutés par une puissance mystérieuse, nous avons successivement acheté trois veilleuses défectueuses (maintenant, j'ai compris, c'était certainement un avertissement divin) (le parent fatigué a du mal à reconnaître les avertissements divins, c'est le problème).
Quand enfin, nous avons dégotté le modèle qui convenait, Poite n°2 tomba amoureuse de sa veilleuse. Désormais, non seulement la veilleuse ne l'empêche nullement de se réveiller mais Poite n°2 nous pique des crises monstrueuses en cas d'absence de sa compagne lumineuse dans son lit le soir.
Une belle réussite que l'essai n°4.

Essai n°5 : les huiles essentielles
Là, j'avoue, on est passé pas loin de la réussite totale. Poite n°2 a dormi d'un sommeil serein et imperturbable 2 longs mois grâce à quelques millilitres de cette potion magique chaque soir.
Et puis, l'effet s'est estompé et mes cernes sont revenues.
 
Essai n°6 : le laisser-pleurer
A vrai dire, le laisser-pleurer a davantage été présent en filigrane de toutes les précédentes tentatives. Le laisser-pleurer était notre non-solution, celle des nuits de cauchemar, celles des heures qui s'égrènent en amputant inexorablement notre espérance de sommeil.
Je sais que pour certains enfants, le laisser-pleurer est une véritable solution. Pour Poite n°2, laisser-pleurer ne sert qu'à recharger sa réserve de nuisances nocturnes.

Essai n°7 : la culpabilisation
"Poite n°1 aimerait bien dormir". "Papa doit se lever tôt demain matin". "Tu te rends compte que tu vas être fatiguée demain ?". "Tu crois que Mamie serait contente si elle t'entendait ?". (Quitte à avoir une belle-mère, autant qu'elle me serve à quelque chose), nous avons fait preuve d'une créativité sans borne pour éveiller la pitié de Poite n°2.
Bilan : Poite n°2 n'est pas culpabilo-compatible. Autant être honnêtes, pourrir nos nuits elle s'en fout comme de sa première lingette.
 
Essai n°8 : la bienveillance
Sans vouloir enfoncer les portes ouvertes, la bienveillance est encore ce qui marche le mieux avec notre cadette.
Nous nous levons, nous recouchons calmement mais fermement la malfaiteuse et nous repartons. En cas de rébellion, nous déversons tout notre fiel sur... son doudou. Oui, engueuler le doudou ça soulage le parent ensommeillé, ça ne vexe personne (le doudou étant totalement dépourvu d'ego) et surtout, ça fonctionne plutôt bien.
 
Voilà, avec toutes ces techniques, Poite n°2 est actuellement capable d'aligner une semaine entière de nuits parfaites. C'est son record personnel, record qu'elle veille nuit après nuit à ne surtout pas dépasser (il ne faudrait pas que ses parents chéris deviennent moins endurants à la longue).
Malgré tout, Poite n°2 et nous avons trouvé notre modus vivendi. Nous acceptons quelques réveils nocturnes, elle accepte de nous laisser 4 ou 5 nuits de récupération.
 
J'ignore jusqu'à quel âge elle se réveillera bruyamment, je préfère d'ailleurs ne pas y penser, mais après des mois de remise en question j'ai admis que mes nuits de multipare ne ressembleront plus jamais à mes nuits de nulli.
Et peut-être que finalement, la solution était dans cette acceptation.

Publié le 21-05-2013 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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