L'épisiotomie en nette régression

L’épisiotomie a fait l'objet d'un débat lors du congrès GynMonaco 2015. Elle doit être pratiquée dans des règles strictes et dans des conditions bien définies.
Image d'illustration

A l'occasion du congrès GynMonaco 2015, qui s'est tenu en juin dernier, les gynécologues sont revenus sur cette pratique en nette diminution.

Ne pas descendre sous les 10 à 15 %

En 10 ans, le taux d'épisiotomie a baissé en France. Il est passé de 71% en 1998, à 44% en 2010. L’arrêt de la pratique systématique, très contestée et accusée de manquer de bénéfices dans la prévention de l'incontinence et des troubles de la statique pelvienne, avait été recommandé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, en 2005.
Une bonne nouvelle suivie d'effets, puisque les épisiotomies ont été réduites d'environ un tiers chez les primipares en dix ans et que dans certaines salles d'accouchement, l'opération est même devenue marginale.

Pour autant, « il ne faudrait pas descendre sous les 10 à 15% » en salle d'accouchement, afin de limiter le risque de complications liées aux lésions périnéales », affirme le Pr Pierre Mares, gynécologue au CHU de Nîmes.

Le médecin évoque les fréquentes déchirures du périnée, présentes dans 60% des accouchements des primipares et qui peuvent se révéler sévères dans 10% des cas. Il affirme qu'il ne faut pas avoir peur de l'épisiotomie et qu'il est nécessaire de s'adapter à chaque naissance, afin de préserver la fonctionnalité du périnée. Par ailleurs, « se détourner de l'épisiotomie aurait tendance à favoriser la césarienne », ajoute-t-il.

Une opération a réaliser dans un cadre strict

« L'opération doit être réalisée en respectant des règles très précises. Et, la suture est à envisager comme une chirurgie plastique, en respectant l'anatomie et la fonction du périnée », reprend le gynécologue.

Il propose, en outre, d'associer un toucher rectal à un toucher vaginal, afin de vérifier l'absence de lésion lors d'un accouchement sans intervention chirurgicale. Une disposition qui ne séduira pas les militants des accouchements peu médicalisés, favorables à limiter au maximum les gestes invasifs.

Le Dc Mares affirme que 30% des déchirures du sphincter anal ne sont pas dépistées et que beaucoup de femmes évoquent en consultation des douleurs périnéales longtemps après avoir accouchées, ce qui les conduit à une absence de rapports sexuels pendant des mois, alors que leur accouchement a été déclaré normal.

Publié le 17-07-2015 à 11:54 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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