Épisiotomie : en France, moins d’interventions, mais encore du travail…

Le CIANE (Collectif Interassociatif Autour de la Naissance) vient de publier les résultats d’une enquête menée sur près de 10 000 accouchements.
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Les accouchements étudiés ont eu lieu en 2012-2013. Et ils confirment une tendance déjà observée depuis plusieurs années : l’épisiotomie est en perte de vitesse ! Alors que cette incision du périnée concernait pratiquement une femme sur 2 en 2005, en 2013, seuls 30% des femmes qui accouchent sont concernées !

Bien sûr, ce sont les primipares (celles qui accouchent de leur premier bébé) qui subissent le plus souvent cette intervention : 47%, contre 16% des multipares (ayant déjà eu un ou plusieurs enfants). L’épisiotomie reste très répandue si la naissance doit être réalisée à l’aide d’instrument comme les forceps ou la ventouse (70%).

Quels facteurs permettent d’éviter l’épisiotomie ? Il semble que le choix d’un accouchement en salle dite "nature" ou physiologique, avec une moindre médicalisation, aide à s’en passer (seulement 31% des mamans ayant accouché de cette façon subissent l’incision), et que la plus grande liberté de mouvements et de positions pour accoucher soit également efficace (29% des primipares qui ont pu bouger à leur guise ont eu une épisiotomie, contre 56% de celles qui n’ont pas pu remuer…).

Bref, il semble que les maternités appliquent les recommandations du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF) datant de 2005 et confirmant que le recours systématique à l’épisiotomie n’était d’aucune utilité la plupart du temps…

Mais tout n’est pas si rose : en effet, certaines maternités ne veulent pas communiquer sur leur taux d’épisiotomie, laissant penser qu’elle la pratiquent toujours beaucoup… Le CIANE préconise d’établie un seuil national maximal acceptable, de l’ordre de 10% par établissement.

Plus grave : dans 85% des cas, le consentement de la maman n’a pas été recueilli au moment de pratiquer l’incision ! Une méthode qui va à l’encontre de la loi de 2002 sur les droits des patients (“aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne”)…

Enfin, la grande majorité des femmes ayant subi une épisiotomie disent en avoir souffert. Plus d’une semaine pour 61% d’entre elles ! Bref, il y a encore du chemin à parcourir…

Source : ciane.net

Publié le 13-11-2013 à 14:49 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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