Fanny, du blog babymeetstheworld.com, a donné naissance à Arthur en Espagne. Elle nous raconte l'histoire de son allaitement. Une belle aventure, même si elle a été semée d'embûches et qu'elle s'est terminée un peu plus tôt que prévu...

Allaiter, c'est pas si compliqué ?

À vrai dire, je ne me suis jamais posée la question à savoir si je voulais donner le sein ou le biberon à mon bébé.

L'allaitement a toujours été une évidence.

Je suis tombée enceinte et je ne me suis jamais posée la question. J'ai suivi comme la plupart d'entre vous les cours de préparation à l'accouchement.

Forcement, dans les thèmes abordés, nous avons parlé de la façon de nourrir son enfant... Mais pas une seule seconde le biberon n'a été évoqué. C'était l'allaitement, point final ! Si tu voulais avoir des informations sur le biberon, ce n'était pas ici qu'il fallait poser les questions... J'ai trouvé cela un peu bizarre et choquant.

C'est donc une honte ou mal vu de donner le biberon ?

Bref, nous avons donc vu les nombreux avantages de l'allaitement, et pas les inconvénients, que j'ai pu découvrir par moi même en temps voulu !

Avant l'arrivée de bébé, j'ai donc acheté des téterelles, de la crème apaisante pour les crevasses, des compresses à mettre dans les soutifs, des soutiens-gorge d'allaitement, des hauts larges et des hauts boutonnés devant... J'étais prête. Enfin je le croyais !

Arthur est né, et tout de suite, il a été mis au sein, et tout de suite... il n'a pas réussi.

La première nuit, il ne s'est pas réveillé, n'a pas réclamé à manger. La première journée, pareil, et malheureusement personne n'avait l'air de s'en soucier...

En fin de première journée, une puéricultrice m'a dit qu'il fallait que j'essaye plus. Mais Arthur n'y arrivait pas. Et moi je ne comprenais rien. J'étais persuadée que cela se faisait naturellement, j'étais persuadée que je savais, que j'étais prête...

En fin de journée, une autre puéricultrice m'a dit d'utiliser ma téterelle, et que je devais le réveiller dans la nuit pour le nourrir. J'ai donc  réveillé mon ange paisiblement endormi. J'ai mis ma téterelle et je l'ai mis au sein.

Arthur a commencé à téter ; j'ai été soulagée, jusqu'au moment où j'ai vu du sang sur le coté de sa bouche. Une vision d'horreur ! J'ai eu si peur... J'avais bien ressenti une douleur, mais Arthur tétait enfin. Tant pis pour la douleur !  J'ai finalement écarté mon nourrisson : j'avais le téton en sang... Et là, j'ai craqué pour la première fois.

J'étais inconsolable. J'étais seule dans la nuit, les couloirs vides, mon bébé dans les bras...

J'ai finalement appelé une puéricultrice. Elle a eu du mal à me comprendre. Entre mes sanglots et mon espagnol pas vraiment top, j'ai réussit à lui faire comprendre que la situation ne pouvait plus durer. Ce n'était pas possible, pas dans ces conditions ! L'allaitement n'est pas censé être une chose naturelle ? Pourquoi je n'y arrivais pas ?

Je me suis sentie incapable, malheureuse, impuissante. Je n'arrivais pas à nourrir mon enfant !

La dame n'a pas beaucoup parlé. Elle a soulevé Arthur en haut de mon sein et m'a dit qu'il glisserait tout seul vers mon téton. Il l'a fait ! Il a tété. Sans téterelle, pendant de longues minutes, peut-être des heures. Je ne m'en souviens plus, j'étais si triste et fatiguée...

La puéricultrice est revenue quelque temps après, mais j'étais trop fatiguée pour répondre à ses questions. Elle a compris. Elle est partie.

Le lendemain, une puéricultrice géniale m'a beaucoup aidé. M'a rassurée, m'a montré comment faire, et j'ai enfin commencé à apprécier l'allaitement ! Je pouvais enfin nourrir mon enfant et je n'ai plus jamais eu mal.

Puis les choses se sont compliquées : les nuits étaient bien courtes... Arthur réclamait énormément. Les tétées duraient en moyenne 30 minutes, au maximum 1 heure. J'était lessivée, mais j'adorai allaiter, ce partage, cette sensation, nos regards, ce moment entre nous si unique ! Cette chose dont j'étais la seule à pouvoir faire. Égoïstement, certes...

Arthur continuait à téter énormément, il continuait à ne vouloir dormir que sur mon torse, nuit comme jour.

Je suis tombée malade : des pointes de fièvres allant jusqu'à 40 ! Des douleurs horribles au sein... Je n'ai pas bien compris ce qui m'arrivait, car rappelez-vous, aux cours de préparation, nous n'avons vu que l'aspect positif de l'allaitement...

Je suis finalement allée voir le docteur qui m'a dit que j'avais une mastite. Le problème, c'est que j'étais si faible et que j'avais si mal que le papa a décidé d'aller chercher une boite de lait et un biberon.

Qu'est ce que j'ai pu pleurer... La fin du monde pour moi ! C'était la fin de mon allaitement, au bout d'à peine 2 mois.

Arthur a pris le biberon sans peine. J'étais très triste, mais je n'avais pas la force cette nuit-là de devoir me lever pour le nourrir...

Et puis j'ai guéri, et puis Arthur a continué à prendre des biberons. Bien sûr, je n'ai pas arrêté d'allaiter du jour au lendemain.

On a commencé à mixer : 2 biberons, puis 3.

Les tétées duraient encore plus longtemps qu'avant ! J'avais l'impression qu'Arthur sentait que c'était bientôt la fin de cette aventure entre lui et moi. Chaque tétée était unique, en se disant que c'était peut être la dernière.

Mais notre allaitement a continué : une à deux fois par jour, pour un petit moment de complicité, un petit moment rien qu'à nous.

Je sais que si j'ai un deuxième enfant, je voudrai l'allaiter. C'est comme ça. C'est dur, mais j'aime tellement ça : son souffle sur ma peau, ses petites lèvres qui tremblent, son air si apaisé... Je ne sais pas. C'est comme ça. Mais ce qui est sûr, c'est que la prochaine fois, je saurai que ce n'est pas si simple que l'on peut le penser !

J'en veux à la sage-femme, lors des cours de préparation à l'accouchement, de ne pas avoir parlé aussi des inconvénients de l'allaitement. De ne pas avoir parlé du biberon en nous laissant penser que l'allaitement était la seule chose bien pour l'enfant. Je ne comprends pas pourquoi cela est mal vu de donner le biberon. Du moins, c'est ce que j'ai ressenti.

Chaque femme est libre de nourrir son enfant comme elle le désire, elle ne devrait pas être jugée. Il n'y a rien de mal à vouloir donner le biberon, on ne commet pas un crime, loin de là ! On nourrit son enfant d'une autre façon, qui a aussi ses avantages et ses inconvénients. Cela n'empêche pas d'aimer son enfant et de lui apporter tout ce dont il a besoin.

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Publié le 19-02-2013 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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