Accoucher sans douleur : les techniques

Réduire les douleurs de l'accouchement, une quête qui a débuté il y a fort longtemps ! Historique et tour d'horizon des techniques passées et actuelles.
Accoucher sans douleur : les techniques
Accoucher sans douleur : les techniques

Les pionniers

C'est en Angleterre et aux Etats-Unis que les premières méthodes d'analgésie appliquée à l'accouchement voient le jour au XIXe siècle, sur l'impulsion des premiers mouvements féministes. On utilise alors le plus fréquemment des produits tels que le chloroforme ou l'éther. Mais ce traitement coûte très cher et n'est réservé qu'aux plus aisées, comme la reine Victoria d'Angleterre !

Durant toute la première moitié du XXe siècle, de nombreux médecins n'auront de cesse de trouver des méthodes d'analgésie obstétricale, tout en affrontant les réticences de l'Eglise, pour laquelle le dogme « Tu enfanteras dans la douleur » reste d'actualité !

Les méthodes douces

Dans les années 1950, une méthode combinant notions d'anatomies, contrôle du corps et exercices respiratoires est mise en pratique en URSS ; elle permet aux femmes de moins appréhender l'accouchement, et donc de moins ressentir la douleur ! Le docteur Fernand Lamaze rapporte cette méthode en France et parvient, après maintes péripéties, à l'imposer, tout d'abord dans la maternité parisienne des Bluets. La méthode Lamaze, dite « psychoprophylactique » ou « Accouchement Sans Douleur » (ASD) sera ensuite largement popularisée via les premiers cours de préparation à la naissance.

L'analgésie péridurale apparaît dans les années 1970, mais elle est encore réservée à un nombre restreint de femmes. Parallèlement, le docteur Leboyer invente une méthode d'accouchement doux qui, si elle n'est pas totalement tournée vers le contrôle de la douleur, permet aux femmes de se sentir davantage soutenues pendant la naissance : la méthode Leboyer recommande ainsi le peau à peau, le respect de la mère et de l'enfant (pas de bruits ni de lumières intempestifs, une ambiance calme et sereine), la coupe tardive du cordon.

Anesthésies locales et péridurales

C'est dans les années 1980 que la péridurale se démocratise. Les premières, très dosées, ne permettaient pas aux femmes de ressentir les contractions : il s'agissait pratiquement d'une anesthésie ! Ce n'est que bien des années plus tard que les dosages s'affineront.
Le bloc paracervical est également utilisé : il s'agit d'une anesthésie locale qui concerne la région du col de l'utérus. On l'effectue à un stade dilatation avancée. Mais cette technique, jugée risquée notamment pour l'enfant, n'est quasiment plus pratiquée aujourd'hui.

Aujourd'hui

Grâce aux progrès actuels de la médecine, il existe différents moyens de faire face à la douleur :

Les méthodes non médicamenteuses :

Les techniques psychoprophylactiques sont toujours utilisées ; exercices respiratoires et connaissance du corps sont les fondamentaux des cours de préparation à l'accouchement !

Utilisation de l'eau : un bain chaud pendant le travail peut aider à soulager la douleur des contractions et aider à l'assouplissement du périnée. De plus en plus de maternités en sont équipées.

La présence d'un accompagnant : le plus souvent, il s'agit du papa. Certaines maternités peuvent accepter la présence d'une doula (accompagnante à la naissance). Outre le soutien moral, l'accompagnant peut aussi soulager physiquement la future mère via des techniques de massage apprises lors de préparations spécifiques (méthodes Bonapace, De Gasquet, haptonomie)

L'acupuncture : une préparation à l'accouchement spécifique est possible, mais l'acupuncture peut aussi être utilisée le jour J à condition qu'un praticien soit intégré à l'équipe médicale. La stimulation de certains points permettrait de réduire la sensation de douleur ainsi que d'accélérer le travail.

Les techniques médicales :

Les dérivés morphiniques : délivrés en intraveineuse via une perfusion lente, ces produits sont administrés en cas d'impossibilité de poser une péridurale (contre-indications) ; cette technique permet de soulager la future mère mais n'est pas aussi efficace que la péridurale. De plus, les dérivés morphiniques peuvent passer la barrière placentaire. Toutefois, les produits utilisés évoluent et ne devraient plus poser ce problème à l'avenir !

Le protoxyde d'azote : ce gaz vous rendra plus légère, euphorique, mais ne supprimera pas totalement la douleur. D'une moindre toxicité que les dérivés morphinique (notamment pour l'enfant), il peut vous donner un « coup de pouce » bienvenu si le travail s'éternise ! Toutefois, son efficacité est limitée dans le temps.

La péridurale : il s'agit d'une analgésie qui supprime les sensations de douleur (alors qu'une anesthésie supprime toutes les sensations et empêche toute liberté de mouvement). La péridurale peut être plus ou moins dosée, elle peut aussi vous permettre de vous déplacer (péridurale ambulatoire), ou encore être gérée selon vos besoin (PCEA, système à pompte de réinjection autonome).

Publié le 17-01-2013 à 00:00 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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