AAD : la naissance de Sanaha (Page 3)

Attention, récit-fleuve ! La naissance de Sanaha racontée par Aurore, c’est un long et merveilleux voyage qui s’est déroulé à domicile ! Un récit d’AAD très détaillé, qui profitera à toutes, même à celles qui n’envisagent pas d’accoucher chez elles : toutes les phases du travail, le ressenti précis des contractions, les trucs et astuces de cette maman pour gérer au mieux la douleur en l’absence de péridurale, et toutes les émotions qui vous submergent : un témoignage précieux !
AAD : la naissance de Sanaha
AAD : la naissance de Sanaha

Le 23 décembre
 
7 h 30 : je n'arrive plus dormir. Une envie de pipi, j'ai faim, et je n'arrête pas de me retourner dans tous les sens. C'est décidé, je me lève, il est 7 h 52 ! Je finis à peine de descendre les escaliers, que je ressens cette sensation de vague qui envahit mon ventre. Je m'arrête de marcher, je prends une grande inspiration, je me laisse envahir, je bouge en même temps mon bassin en faisant des petits mouvements de balancier. Je suis sereine, ça travaille. J'imagine mon bébé qui prend ce doux chemin vers la vie, mon bassin qui laisse place à ce bébé, et mon col qui lui laissera le champ libre. La vague disparaît, j'ai le sourire aux lèvres. Direction la cuisine, pour boire ma dernière tisane de feuilles de framboisier avant ce grand moment !
 
Je préfère rester debout pour prendre mon petit-déjeuner. Je comprends vite pourquoi : à peine 5 minutes plus tard, voilà une nouvelle vague ! Je l'accueille avec le plus grand plaisir, je me laisse aller, je ne pense qu'à mon bébé et au travail de mon corps. J’accompagne toujours de petits mouvements du bassin. Je suis dans mon monde à ce moment-là, sur un petit nuage. Les contractions sont espacées de 4 à 5 minutes maximum. Je ne chronomètre pas spécialement, je regarde juste l'heure, pour me donner une idée.
 
Après chaque contraction, j'ai chaud, je transpire. Je n'ai pas l'habitude de rester longtemps debout, surtout ces derniers jours ! Je m'installe donc sur ma chaise, face à mon petit-déjeuner, quand une contraction revient… Je respire, mais "Aïe aïe aïe !", mon bassin se bloque dans cette position, ça tire fort, et puis je n'arrive pas à me concentrer, je ne pense qu’à ce tiraillement, je me sens prisonnière ! Ouf, elle passe. J'en profite pour me reposer et je me lève direct après. Hors de questions d'avoir encore une contraction assise ! Tant pis, je vais sur le ballon pour faire avancer le travail !
 
Il est 8 h 40 quand ma belle-mère descend. Je trouve qu'elle se réveille drôlement tôt... Elle aussi d'ailleurs. Elle dit avoir eut des difficultés à dormir. Tiens tiens, une prémonition ? N'ayant pas l'habitude de me voir si tôt debout (hé oui, je suis une grande adepte des grasses matinées !), elle se doute de quelque chose. Je lui explique que j'ai commencé le travail, mais que tout va bien, je gère super bien les contractions. Très vite elle remarque que je ne parle pas pendant mes contractions. Moi, je suis concentrée pour bien les accueillir et pour me permettre de mieux me soulager. Elle me dit d'aller réveiller mon homme et de téléphoner à la sage-femme. J'hésite à lui téléphoner tout de suite : je ne voudrais pas la faire venir alors que je ne suis qu'à 1 cm... Je lui demande par contre de réveiller mon homme  : pas tellement envie de remonter au deuxième étage pour redescendre aussitôt !
 
C'est donc la tête encore remplie de rêves que monsieur descend, et avec le téléphone à la main. Ok, ok, je l’appelle ! J'attends que vienne la contraction pour être sûre de n’être consacrée qu'à elle : je sais que j'ai 3 minutes devant moi pour lui parler ! Il est 8 h 50, je lui explique tout ça, elle me demande si je veux qu'elle vienne maintenant, ou si elle peut passer après ses deux consultations du matin. Je lui réponds que je préfère qu'elle vienne jeter un petit coup d'œil, que si le travail n'a pas beaucoup avancé, elle irait faire ses visites, et que si ça a bien commencé, elle resterait avec moi… Hop, le son se coupe pour ma part, une nouvelle vague arrive… Elle repart, je m'excuse de mon silence. Je crois qu'elle a compris, elle décalera donc ses rendez-vous ! Elle sera là dans une demi-heure. Je suis un peu perdue en ce qui concerne la piscine : doit-on la remplir ? J'ai peur que si on le fait trop tôt, l'eau devienne trop froide, et si je peux m'y mettre maintenant, ou si je dois l'attendre.Mon homme remplira donc la piscine et finalement la sage-femme arrivera avant.
 
Je commence à faire des allers-retours entre la cuisine et les toilettes. Après chaque contraction, j'ai comme une grosse envie (passage glamour !). Je suis partagée entre le fait de rester debout pendant les contractions et le besoin d'aller aux toilettes. C'est donc un peu de sport que je fais (debout, assise, debout, assise…)! Je finis par monter pour aller dans la salle qu'on a aménagée pour cet événement. Il s’en dégage une forte chaleur, entre l'eau de la piscine et moi qui transpire pendant le travail. J'ai l'impression que je vais étouffer !
 
De toute façon, une nouvelle vague arrive, il va falloir que je retourne aux toilettes. Entre chaque contraction, je me repose, assise sur mon trône, et pendant les contractions, je suis debout, mes avant-bras en appui sur l'évier. Une hauteur parfaite pour me soulager pendant la contraction ! Je suis toujours dans mon corps, à imaginer cette vague qui m'emporte, à visualiser mon bassin qui s'ouvre. Je suis maintenant obligée de faire des sons. Un "Mmmmmmm" bien grave, pas spécialement fort, mais qui m'aide à me plonger à l'intérieur de moi, tout en continuant à faire des mouvements de balancier.

Je finis par entendre la sage-femme qui demande où je suis, il est à peu près 9 h 45. Je lui dis par ici (dans les toilettes!), et que je pense que je vais devoir accoucher ici ! Une nouvelle contraction arrive, je repars comme la précédente, j'entends sa voix douce me dire que c'est très bien ce que je fais. Pas peu fière d'entendre ça, même si je sais que c'est pour me rassurer et m'encourager ! Elle me demande ce que je veux faire. Je lui réponds "Aller dans l'eau.". Elle veut savoir si je veux être examinée. Je lui dis oui, mais il faut faire vite, je ne veux pas de contraction pendant que je suis allongée. Je redoute un peu cet examen, j’ai peur d'être un peu déçue ! Et si je n'étais ouverte qu'à 1 cm ? J’ai aussi le souvenir des touchers vaginaux pendant mon premier accouchement, on m'a fait très mal ! J'ai peur d'avoir mal… Mais finalement, elle aura été d'une douceur impeccable. Je l'ai à peine sentie ! Et mon col est ouvert à 4-5. Super ! On a bien travaillé. Tout ça en gérant super bien la douleur, je suis plus que motivée !
 
Mais d'abord, vite, il y a une contraction, il faut que je me relève ! Je me replonge au fond de moi-même, jusqu'à sentir la vague partir. Mince, il faut que je retourne aux toilettes ! Je me lève, une nouvelle contraction, je m'appuie au lavabo, repars dans mon son, me balance de droite à gauche. C'est fort mais doux à la fois, je sens mon corps se laisser aller. J'ai toujours le sourire. Ma sage-femme me masse le bas du dos, au niveau des reins, me fait quelques points stratégiques (qu'elle refera pendant tout le travail sans même que je m'en rende compte). Ça me fait du bien, mais je sens que je n’en ai pas vraiment besoin. Je la laisse faire quand même car je sais que ce sont aussi des points qui vont aider le bébé à descendre.
 
Je n'oublie pas mon homme qui est très présent : je le vois s'activer pour tout préparer, musique, ambiance tamisée, eau pour la piscine, homéo… J'ai besoin de lui comme ça pour le moment et il le voit bien. Je gère toute seule.
 
Publié le 16-09-2013 à 10:58 | Mis à jour le 18-05-2018 à 20:59 | Rédacteur :
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2 commentaires

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  • angely49
    angely49 - Il y a 11 ans

    Joli récit et félicitations à toute la famille !

  • Anna012
    Anna012 - Il y a 6 ans

    Coucou les filles, je m?appelle Perle. J?ai 38 ans et je me suis mariée et j?ai fais 4 ans sans avant quand bien même je me pressais à cause de mon âge. Entre 28 et 30 ans, j?ai subi deux IVG. Quand je me suis mariée j?ai fait des fausses couches à plusieurs reprises. Ces deux évènement ont causé un dysfonctionnement de mes ovaires. Pour avoir recours au don d?ovocyte ma gygy m?a orienté vers l?Ukraine dans une clinique à Kiev. C?est là j?ai eu ma petite jolie fille.

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