L'accouchement à domicile en 10 questions

Opter pour l'accouchement à domicile (AAD) : un choix qui vous tente mais qui suscite chez vous pas mal de questions. Nous avons fait le tour des questions les plus courantes.
L’accouchement à domicile en 10 questions
L’accouchement à domicile en 10 questions

Tout le monde peut-il accoucher à domicile ?

Non ! Réalisé dans des conditions particulières (absence d'infrastructure de soins d'urgence immédiatement à portée de main), l'accouchement à domicile est réservé à celles qui vivent une grossesse physiologique (sans complication). Ainsi, sont en règle générale « exclus » de l'AAD :

Un transfert peut avoir lieu pendant l'accouchement, mais aussi avant : la sage-femme adresse alors la future maman à une équipe plus à même de réaliser le suivi et l'accouchement, dans des conditions optimales de sécurité.

Puis-je bénéficier d'une péridurale durant l'aAD  ?

Non ! La pose d'une péridurale est un geste qui doit être réalisé par un anesthésiste, dans les conditions d'asepsie rigoureuse que permet la maternité.
Du reste, au cours d'un AAD, vous ne pourrez recevoir ni analgésie, ni dérivés morphiniques, ni ocytociques de synthèse destinés à accélérer le travail ; par ailleurs, si une extraction instrumentale s'avère nécessaire (forceps, ventouse), la sage-femme organisera immédiatement votre transfert.

Un accouchement à domicile, c'est risqué ? 

Non ! Si toutes les conditions sont réunies (grossesse sans problème, accouchement physiologique sans complications), un AAD n'est pas plus risqué qu'un accouchement en maternité !
Plusieurs chiffres circulent autour d'un taux de complications réduit pour les accouchements à domicile par rapport aux naissances en maternité : il faut nuancer, car dans le cadre d'un AAD, il ne peut y avoir d'accident anesthésique, par exemple. On observe également un taux d'épisiotomie bien plus bas lors d'accouchements à domicile : plusieurs facteurs peuvent l'expliquer, comme l'absence d'ocytociques, une maman moins stressée, une préparation à la naissance spécifique, et surtout une position d'accouchement libre !

L'accouchement à domicile ça coûte cher ?

Oui et non. Votre suivi de grossesse, bien qu'il soit entièrement réalisé par une sage-femme libérale (une option que peuvent choisir aussi celles qui accouchent en maternité), est pris en charge intégralement par l'Assurance maladie, tout comme les échographies et les cours de préparation à la naissance.
L'accouchement et les visites post-natales sont, quant à eux, remboursés à hauteur d'environ 315 € ; il restera donc à votre charge les dépassements d'honoraires (variables) exigés par votre sage-femme, voire, dans certains cas, ses frais de déplacements.

Pendant mon AAD, une ambulance doit m'attendre en bas de chez moi ?

Non, c'est un mythe ! On a souvent pu lire que c'était le cas en Hollande par exemple, où le taux d'AAD est élevé (entre 25 et 30% des naissances) ; en réalité, la densité de population y est telle qu'une maternité est toujours "à portée de main"...
En revanche, vous devrez forcément anticiper une éventuelle complication donnant lieu à un transfert : inscription dans une maternité "au cas où" et véhicule personnel prêt à démarrer au besoin. Si vous n'avez pas de voiture, veillez à garder sous la main les coordonnées d'une société d'ambulance, ou du SAMU. Dans certains cas, l'inscription en maternité peut être assurée par la sage-femme.

L'AAD, c'est marginal ? 

Oui et non. En France, on estime qu'environ 0,2% des accouchements se déroulent à domicile. C'est peu, mais ce chiffre a doublé en 10 ans !
Toutefois, en Europe, la France ne fait pas partie des pays les plus convertis à l'AAD ; ce sont les Pays-Bas qui détiennent la palme, avec 25 à 30% des naissances réalisées à domicile. En Belgique, on estime ce chiffre à 4%. Et en Grande-Bretagne, le taux ne cesse de croître depuis qu'un rapport parlementaire de 1993 oblige les maternités à mettre à disposition des femmes qui font ce choix le personnel qualifié pour mener à bien l'accouchement !

N'importe quel professionnel peut réaliser un AAD ?

Dans les faits, seules certaines sages-femmes libérales réalisent les accouchements à domicile. Il existe quelques gynécologues et médecins ouverts à cette pratique, mais ils sont rarissimes... Pour trouver votre sage-femme, consultez la liste disponible sur le site de l'Association Nationale des Sages-Femmes Libérales (ANSFL).
Accoucher à domicile avec une sage-femme, c'est un gage de sécurité indispensable. Bien qu'un accouchement physiologique soit un acte on ne peut plus naturel et qu'il n'entraîne pas forcément de complications, il est déconseillé de procéder à un AAD avec une personne n'ayant reçu aucune formation médicale.
A savoir : les femmes résidant dans les régions frontalières (de la Suisse, de la Belgique ou encore d'Allemagne) peuvent faire appel à une sage-femme de ces pays, qui réalisera l'AAD en toute légalité !

Pendant un AAD, tout est permis ?

Oui...Et non ! Accoucher à domicile vous permet en effet une liberté de mouvements incomparable : durant le travail, vous pouvez bouger, vous déplacer, adopter la position qui vous convient le mieux ; vous pouvez également grignoter et boire. L'expulsion peut se dérouler allongée, semi-assise, à quatre pattes...
En revanche, gardez à l'esprit que la sage-femme doit tout de même pouvoir contrôler que tout se passe bien durant certaines étapes-clé de la naissance, comme l'expulsion ou la délivrance : écoutez ses recommandations ! Il n'est par exemple pas toujours facile pour les professionnelles de gérer une expulsion dans une baignoire classique...

L'Accouchement à Domicile nécessite une préparation particulière ?

Oui : la préparation à une naissance à domicile est forcément particulière ! Votre suivi de grossesse avec votre sage-femme relève de l'accompagnement global : l'accent est mis sur le relationnel, mais aussi le mental, le ressenti et les méthodes douces de contrôle de la douleur. Une préparation idéalement complétée par certaines disciplines, comme le chant prénatal ou le yoga !

L'AAD est mal perçu ? 

C'est une réalité : pour beaucoup, l'accouchement à domicile relève d'un acte au mieux farfelu, au pire inconscient...
Les autorités médicales sont relativement fermées à l'AAD. En effet, l'abandon de cette pratique qui est restée traditionnelle jusqu'aux années 1960 (époque à laquelle les maternités se sont multipliées) a représenté une forme de progrès et a permis de grandes avancées au niveau médical et scientifique. On a cru que l'accouchement à domicile était devenu une pratique d'un autre âge !
Aujourd'hui, de très nombreux professionnels de santé (gynécologue, services maternité) voient d'un mauvais œil les femmes qui choisissent l'AAD, ce qui explique un accueil souvent revêche quand une maman doit être transférée en structure... Si l'AAD est votre choix, affûtez vos arguments pour faire face aux critiques, aidée de votre sage-femme !

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