En Pologne, un drone largue des pilules abortives

A l'initiative de l’ONG Women on Waves, un drone a réalisé un lâché de pilules abortives en Pologne, un pays où elles sont interdites.
Image d'illustration



Le samedi 27 juin dernier, les polonais proches de la frontière germano-polonaise ont pu assister à un curieux balai aérien. Un drone a en effet lancé des boites de mifépristone ( RU 486) sur la population.
Une initiative des féministes de Women on Waves, qui pratique des avortements en pleine mer, au large de pays qui les interdisent. Le but était de relancer le débat sur l'avortement, dans un pays où il reste encore clandestin.

La technologie au service des droits des femmes

Chargé de boites de RU 486, l'appareil  télécommandé de moins de 5 kg a décollé d'Allemagne en toute légalité pour décharger sa cargaison à Slubice, en Pologne auprès de trois femmes polonaises membres de l’ONG qui désiraient se faire avorter.
«Nous voulons utiliser tout ce qui peut permettre de faire avancer les droits des femmes, toutes les technologies. Nous cherchons de nouveaux moyens d’attirer l’attention sur les conséquences de l’avortement illégal», explique Rebecca Gomperts, médecin et fondatrice de Women on Waves.

L'avortement interdit en Pologne

La Pologne demeure, en effet, parmi les derniers pays européens à interdire l'avortement, à l’instar de l’Irlande, de Chypre et de Malte. Il n'est pratiqué qu'en cas de viol, de malformation du fœtus ou de danger pour la mère et très peu de femmes en bénéficient, quelques centaines par an seulement. Les IVG clandestines se comptent donc par milliers... «Les femmes doivent payer les médecins entre 2 000 et 4 000 euros pour pouvoir bénéficier d’un avortement illégal, c’est quatre fois leur salaire. Ou alors elles se rendent à l’étranger », reprend Rebecca Gomperts.
La Pologne est un pays où le débat public est largement occupé par l’Église et les partis conservateurs. La question de l'avortement n'a donc que très peu de place...
Bien que les mouvements anti-avortement aient déjà menacé d'abattre le drone, l'ONG affirme que d'autres actions seront envisagées.
Selon l'OMS, la moitié des avortements dans le monde s'effectuent dans la clandestinité, une situation qui entraîne le décès 47 000 femmes chaque année.

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